mardi 2 octobre 2007

Messaline

Furieuse, et toujours en proie à son tourment,
Messaline, que nul festin ne désaltère,
Ayant sur son épaule une peau de panthère,
Célèbre la vendange avec son jeune amant.

Elle serre en ses bras de neige éperdument
Silius, et lui dit: « Je voudrais sans mystère
Me coucher à tes pieds devant toute la terre! »
Et le vin coule à flots dans le pressoir fumant.

Puis, tandis que le chœur danse au bruit de la lyre,
La Bacchante déchire et brise en son délire
De noirs raisins pourprés, et laissant à dessein

Leur sang vermeil couler sur ses belles chaussures,
Elle baise le cou du jeune homme et son sein,
Et sa bouche affamée y laisse des morsures.

Théodore de Banville

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